L'éjaculation précoce toucherait près d'un homme sur trois.
Les hommes touchés sont plus facilement excitables que la moyenne, et contrôlent mal leur éjaculation.
Souvent d'origine psychologique, l'éjaculation précoce est bénigne. Elle peut être facilement corrigée par des exercices notamment.
Éjaculation précoce : une question de contrôle, et pas de durée
L'éjaculation précoce n'est pas une maladie, mais elle n'en est pas moins gênante. Elle est très répandue, et pourtant peu étudiée. Les différentes études montrent 4 à 30 % d'hommes qui auraient déjà été victime d'éjaculation prématurée.
Le milieu médical a encore du mal à définir les critères pour définir un éjaculateur précoce.
On parle d'éjaculation prématurée quand l'éjaculation survient trop rapidement (moins de trois minutes), mais surtout quand elle n'est pas contrôlée. L'éjaculation précoce est dite primaire si l'homme y a toujours été sujet ; secondaire si le problème est apparu subitement.
L’Association Interdisciplinaire Universitaire de Sexologie (AIUS) suggère d'utiliser la définition suivante de l'éjaculation prématurée (EP) : une perception subjective persistante et récurrente de perte de contrôle (gestion) du mécanisme d'éjaculation en présence de stimuli érotiques appropriés, une détresse subjective liée à l'EP induite chez le patient et une insatisfaction sexuelle ou une anorgasmie liée à l'EP chez la/le partenaire, ainsi qu'un temps de latence éjaculatoire intravaginal court. Ce temps est soit perçu subjectivement par le patient et la/le partenaire, soit mesuré objectivement et est inférieur à 180 secondes en général.
Les trois principaux critères sont donc la rapidité de la survenue de l'éjaculation, le manque de contrôle et la détresse qui en découle.
À noter :les experts suggèrent que la même définition soit appliquée à d'autres pratiques que la pénétration vaginale, comme la masturbation, les rapports oraux ou anaux, ainsi qu'à des contextes non hétérosexuels.
Éjaculation précoce : une affection gênante aux causes mal connues
La principale cause de l'éjaculation précoce serait psychologique. L'homme aurait du mal à contrôler son excitation, donc son éjaculation. Une stimulation intellectuelle trop importante peut en être la cause.
La gêne causée par ce manque de performance peut angoisser l'homme. Il sera alors d'autant plus sujet à éjaculer rapidement, voire à être confronté à des problèmes d'impuissance ou de panne sexuelle.
Un choc émotionnel ou un stress très important peuvent déclencher une éjaculation précoce secondaire. Le stress des premiers rapports sexuels est aussi une cause courante d'éjaculation précoce.
Ejaculation précoce : s'entraîner à éjaculer moins vite
Parmi les traitements, de nombreux exercices permettent à l'homme de s'entraîner à éjaculer plus tardivement. Il s'agit de retenir son excitation lorsqu'on la sent monter, afin de prolonger le plaisir et de retarder l'éjaculation.
Au début de leur vie sexuelle, les hommes sont très souvent confrontés à un problème d'éjaculation prématurée. De tels exercices de masturbation peuvent les aider à améliorer leurs performances et à les rassurer quant à leurs capacités.
La circoncision est parfois recommandée pour éradiquer l'éjaculation précoce primaire.
Si les problèmes d'éjaculation précoce persistent, on peut consulter un médecin. Il aidera à rassurer le patient et le dirigera éventuellement vers un spécialiste.
Ainsi, chez tous les patients atteints d’EP, on préconise des conseils psycho-sexologiques associés, chaque fois que possible à des approches cognitivo-comportementales centrées sur la sexualité, en impliquant le/la partenaire dans le processus de traitement.
Traitements médicamenteux
La pharmacologie dans l’éjaculation prématurée vise à moduler l'excitation et à mieux gérer l'état émotionnel.
Les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (ISRS) utilisés dans le traitement de la dépression entraînent des retards d'éjaculation et cet effet secondaire peut être mis à profit chez les hommes souffrant d’éjaculation précoce avec un traitement à base de paroxétine. Mais iI existe aussi un ISRS spécifiquement destiné à lutter contre l'éjaculation précoce, la dapoxétine, à prendre avant un rapport sexuel.
Toujours dans les cas d'EP primaires, l'AIUS recommande l’utilisation de la lidocaïne 15 mg/mL/prilocaïne 50 mg/mL en spray, comme traitement local.
Si ces deux traitements ne fonctionnent pas séparément, on peut combiner la dapoxétine et la lidocaïne/prilocaïne.
Source : association interdisciplinaire post-universitaire de sexologie (AIUS), recommandations 2023.
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